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A L'AUBE DE MON DESTIN

Prologue 

 

Août 2002

 

 

Tout peut toujours se résumer par une chanson. Vous n’avez pas remarqué ? Chaque moment marquant de notre vie peut s’associer à une mélodie, quelques paroles d’un refrain qui nous touche en plein cœur…

Pour écrire, pour me souvenir, il me faut de la musique, et j’ai choisi de la partager avec vous en fin de livre. Quelques morceaux qui vous permettront peut-être d’aller plus loin dans cette histoire…

Et si je dois remonter à l’instant où toute ma vie a basculé, je pense qu’il faut que je commence par l’époque du lycée, de ma terminale précisément. Cette période où on dit adieu à l’enfance, et où on accueille avec surprise la vraie vie… Pourtant, le lycée ne représente que cette scission pour moi, et je m’en éloignerai rapidement. Elle est malgré tout essentielle pour comprendre la suite des événements, et tout ce qui m’a amenée… droit vers mon Destin.

 

Je dédie ce livre à D.V qui saura pourquoi…

 

Claire Duval

SOLEIL LEVANT (extrait chapitre 14)

Les heures passèrent, le soleil se coucha, la nuit tomba, et le jour revint… Aux premières lueurs de l’aube, Damien atteignait un seuil de fatigue, et de stress, qui dépassait tout ce qu’il avait jamais connu.

Il terminait de faire le plein d’essence dans une petite station-service du côté de Savannah, en Géorgie, quand son portable sonna. Toujours désespéré par le besoin d’entendre sa femme, et les dizaines d’appels sans réponses qu’il lui avait passés, il répondit précipitamment :

- Claire !

- Non, Damien. C’est Michèle. J’espérais que tu avais eu des nouvelles, mais apparemment non.

- Rien, rien de rien. Je roule, je fais le maximum.

- N’en fais pas trop non plus ! Tu vas finir par avoir un accident. Ça n’aidera personne.

Elle soupira, et ajouta avec lassitude :

- On a les premières estimations des dégâts : il y a deux morts en Floride… Je ne sais pas qui.

Il inspira brusquement, et lâcha :

- Ce n’est pas Claire. C’est impossible.

Il sursauta, quand sa belle-mère s’emballa soudain :

- Tu n’en sais rien ! Pourquoi, mais pourquoi as-tu emmené ma petite fille aussi loin, si ce n’était pas pour rester auprès d’elle ?

Plus coupable et angoissé que jamais, il murmura :

- Je suis désolé, Michèle…

- Désolé, oui c’est ça ! Et bien retrouve ma fille, et je te pardonnerai peut-être !

Il constata avec tristesse qu’elle avait raccroché. Il savait qu’il ne devait pas se sentir blessé : sa belle-mère était au-delà même des affres de l’angoisse. Elle avait juste eu besoin de quelqu’un sur qui passer ses nerfs. Mais elle avait raison : tout était de sa faute. S’il perdait Claire, si les enfants étaient privés de leur mère à cause de sa bêtise…

Sans vouloir poursuivre plus loin sa pensée, par peur de s’effondrer, il remonta en voiture, et rejoignit la route. Il lui restait encore 485 miles[1] à parcourir.

[1] Environ neuf cents kilomètres

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