Extrait La nuit aux mille étoiles
EXTRAIT DE LA NUIT AUX MILLE ETOILES
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Claire se replonge dans certains souvenirs inédits...
Août 2005
Dans le jardin, Mélodie arriva en courant et pointa son frère qui la suivait à quelques pas :
- Maman ! Il m’a poussée !
Je réprimai un soupir : les disputes d’enfants m’épuisaient. Ben et Mélodie étaient l’exemple parfait des chamailleries enfantines stériles et usantes. Je soufflai :
- Ben ? Tu as fait mal à ta sœur ?
L’adorable frimousse de mon fils de bientôt 3 ans se plissa dans une moue parfaitement innocente :
- Non, Maman !
Mélodie, du haut de ses six ans, s’écria durement :
- J’en ai marre de lui ! Il passe son temps à me courir après !
- C’est parce qu’il t’adore, ma chérie.
- Tu parles !
Comme pour étayer mes propos, Ben tira sur la main de sa sœur :
- Viens jouer !
Mélodie hésita, mais finit par se retourner vers son frère, et le suivit, tout en le disputant :
- Tu arrêtes de me coller !
Ce à quoi le petit s’approcha un peu plus près de sa sœur qui se mit à partir en courant, suivi de près par le petit.
Un peu plus au calme, je tournai les yeux sur le bébé qui jouait tranquillement, allongée dans son parc, du haut de ses six mois :
- Ma Lizzie, promets-moi de ne pas passer ton temps à te disputer avec tes frères et sœurs, d’accord ?
Le bébé babilla avec un plaisir évident, et je la saisis pour la serrer contre moi : quel âge adorable…
C’est l’instant que choisit Damien pour revenir du travail : je vis sa voiture se garer dans l’allée, et les petits coururent vers lui. Il sortit de l’habitacle et serra ses deux aînés contre lui. Ils discutèrent quelques minutes et les deux enfants s’éloignèrent à nouveau en courant. Il les suivit une seconde du regard avant de s’avancer vers nous :
- Bonjour ma douce, coucou Liz !
- Bonjour mon cœur.
J’avais à peine fini ma phrase que Lizzie tendait les bras vers son père en articulant distinctement :
- Papa… papapapa…
J’échangeais un regard interloqué avec Damien et tout en saisissant la petite, il s’exclama :
- J’ai bien entendu ? Elle a dit papa ??
Je hochai la tête avec stupeur :
- Je crois bien, oui !
Tout en cherchant à saisir le nez de son père, Lizzie reprit gaiement :
- Papapapapa !
Damien posa un baiser sur la joue veloutée de sa fille en riant :
- Six mois ! Elle n’a que six mois ! Mélodie et Ben ne m’ont pas donné tant d’honneurs.
Je riais avec lui et le taquinais :
- Elle a mis la barre haut la coquine ! Ça promet pour la suite.
- Tu m’étonnes !
Je fermais les yeux une seconde : Mélodie et Ben qui riaient au loin, mon époux épanoui et ma Lizzie aux anges dans les bras de son père…
J’étais tellement heureuse.
Juillet 2008
Mélodie, Ben et Lizzie n’avaient pas lâché leur petite sœur de la journée : ils avaient décidé qu’elle ferait ses premiers pas ce jour-là, et pas un autre.
Avec Damien nous avions réussi à l’arracher des projets ambitieux de ses frères et sœurs un moment, mais ils avaient quand même pu tanner notre jolie petite Camille…
En même temps la petite semblait très heureuse d’être l’objet de toutes les attentions, et je me demandais même si elle ne retardait pas le moment de ses premiers pas pour continuer à être le centre du monde.
Nous profitions avec Damien d’un rare moment de calme, en ce samedi après-midi. Il pleuvait dehors et nous nous étions rapatriés dans le salon où, confortablement installés sur le canapé, nous lisions tous les deux. Mélodie entra dans la pièce, Camille à la main. Elle nous désigna du doigt à la petite :
- Allez ! Va voir papa et maman !
Damien sourit, mais jeta à peine un œil à la scène : Camille ne voulait pas marcher autrement qu’à la main et nous étions trop habitués aux essais des enfants pour penser que ça allait marcher comme ça.
Camille leva ses grands yeux verts sur sa sœur : souriante. Elle babilla :
- Papa ? Maman ?
Ben et Lizzie arrivèrent à cet instant derrière elles. Notre cadette, trois ans et demi, poussa doucement le dos de sa petite sœur :
- Allez Cami !
La petite nous regarda, un air ravi sur les traits, et plus par habitude qu’autre chose, j’encourageais la petite à venir vers nous :
- Viens mon bébé…
Camille porta un doigt à sa bouche, et esquissa un pas. Étonnée, je me redressais, et poussai doucement la jambe de Damien lui indiquant d’un geste la petite. Il se retourna et continua :
- Allez Cami, viens nous voir.
Soudain décidé, le bébé retira son doigt de sa bouche et s’avança avec une assurance presque parfaite jusqu’à nous. Aux anges, ses frères et sœurs exultaient derrière elle, et Damien la saisit pour l’asseoir sur ses genoux :
- Bravo, ma puce !
Je les rejoignais pour féliciter aussi ma petite fille, émue, vite rejointe par Mélodie, Ben et Lizzie.
Ravie de l’attention autour d’elle et de l’amour que nous lui témoignions tous, Camille souriait, ravie de son petit effet.
...
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